Gazette d’été et un complément Droits des femmes
Éditorial
Les jours heureux
Depuis peu, nous voyons fleurir dans les médias, le discours gouvernemental, l’idée des « jours heureux » corrélée avec la fin progressive des restrictions qui ont été imposées à tout un chacun avec la pandémie virale qui sévit depuis mars 2020. Si l’on peut se réjouir d’un retour à la normale (et encore il faut que nous restions vigilants car le virus n’a que faire de la communication politique), cela n’est pas synonyme de retour aux jours heureux. Les mêmes politiques de démantèlement des conquis sociaux mis en oeuvre auparavant vont reprendre, le confinement que nous avons connu n’ayant été qu’une parenthèse.
Les jours heureux auxquels l’édito de la présente gazette se réfère sont ceux surgis de la mise en oeuvre du programme du Conseil national de la Résistance auquel la CGT est particulièrement attachée. C’est un programme qui est encore au coeur du système social français : sécurité sociale ouverte à tous et à toutes contre les aléas de la vie, retraite par répartition, dialogue social dans les entreprises, service public avec des fonctionnaires et agents publics en nombre suffisant pour répondre en direct aux besoins des populations, écarts de revenu faibles, protection des salariés au sein de leurs unités de travail.
C’est à ces conditions que l’on peut parler de jours heureux. Sachons les restaurer car on ne peut pas vivre en permanence dans l’inquiétude des lendemains. Le progrès, ce n’est pas moins de droits, moins de congés, plus de pression liée au travail, moins de temps pour vivre heureux avec les siens dans un contexte de temps libéré. Le progrès, ce n’est pas remplir les poches d’une minorité de privilégiés qui ne savent pas quoi faire de leur argent et qui en veut toujours davantage.
Non, le progrès, c’est une répartition plus équitable de la richesse produite par nous tous dans le respect des normes environnementales. C’est le droit à un revenu digne, à un logement décent et à faible coût, c’est le respect de chacun sur son lieu de travail ou quand il part à la retraite. Les jours heureux, c’est cela et rien d’autre !
Sommaire
- Vacances, un acquis social en danger p. 2
- Être heureux au travail, une nouvelle obligation statutaire p. 4
- L’action collective au service du bonheur p. 5
- La réduction du temps de travail pour disposer de temps pour vivre et résorber le chômage p. 5