Communication CGT-INJA

Inquiétudes sur désengagement de la DGCS concernant la tutelle financière de l’INJA, la socio-médicalisation de l’établissement et l’absence de transparence du projet d’établissement et à la feuille de route de la direction.

La CGT-INJA

Chers collègues, Vos élus CGT-INJA, Tonia SIDOMMO-ABGRALL et Yves DUNAND ont été reçus au ministère le 13 février dernier à leur demande.

Notre délégation était accompagnée par Hervé Droal, secrétaire général du syndicat SMAST-CGT (Syndicat des Ministères des Affaires Sociales et du Travail).

Nos interlocuteurs, Monsieur ROZOY, conseiller école, enseignement supérieur et formation initiale auprès de Madame Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée des personnes handicapées, ainsi que Monsieur Robineau, représentant de la DGCS, sous-directeur chargé du handicap à la sous-direction Autonomie des personnes handicapées et des personnes âgées, ont souhaité échanger avec nous sur les perspectives d’évolution de l’établissement.

Nous leur avons fait part de notre inquiétude et des questionnements que nous avons concernant :

    • le désengagement de la DGCS pour ce qui est de la tutelle financière de l’INJA
    • la socio-médicalisation de l’établissement
    • l’absence de transparence quant au projet d’établissement et à la feuille de route de la direction.

Nous avons exprimé nos profondes réserves sur la méthode utilisée qui s’apparente à une réorganisation à bas bruit. Nous réclamons qu’un vrai dialogue social s’instaure avec les organisations syndicales, que vos élus au CSA soient informés dans les règles et qu’une communication soient menée vers les agents de l’INJA.

Nous avons demandé la communication de la lettre de mission du directeur et sa présentation lors des prochains conseil d’administration et CSA de l’INJA.

Il nous parait important que les organisations syndicales, les représentants des personnels puissent concerter les agents sur tout projet ayant un impact sur les missions et l’organisation de l’établissement.

La teneur des propos de nos interlocuteurs laisse entendre que ce projet est encore en gestation, qu’à ce stade aucune décision définitive n’est prise. Cependant, la ligne est claire désormais pour les pouvoirs publics :

    • L’école accessible et la poursuite de la politique d’inclusion est une priorité
    • L’outil de cette politique est la mise en place de plus d’UEE au sein de l’école ordinaire.

Dans cette perspective, l’INJA devrait devenir avant tout un lieu où s’approprier les moyens de l’autonomie, le scolaire ne restant pas prépondérant. De brefs séjours à l’INJA (1 à 2 ans) permettraient cela, complétés par la possibilité de suivre des stages intensifs pendant les vacances scolaires. Il s’agit de la socio-médicalisation annoncée de notre établissement.

La motivation de nos interlocuteurs tient au fait que l’école ordinaire doit être réformée pour devenir réellement accessible. Pour autant les élèves de l’INJA ne doivent pas rester dans le « nid douillet » qu’est l’établissement et qui ne leur permettrait pas toujours de s’aguerrir et de faire face aux réalités du milieu ordinaire.

Des assurances minimales nous ont été données par Monsieur ROZOY.

    • l’INJA ne devrait pas fermer
    • Pas de désengagement de la DGCS en matière de tutelle mais des financements pouvant faire appel davantage à l’assurance-maladie.

Des pistes ont été évoquées pour décrire le futur de l’INJA et elles sont loin de rassurer les élus CGT :

    • L’inscription de notre établissement dans la planification médico-sociale régionale (PRIAC) et un recours à l’ONDAM médico-social.
    • La transformation de l’INJA pour une partie de ses missions en « centre ressources » national (portail national de l’édition accessible, liens avec la recherche, veille internationale) en lui donnant le caractère de référent national pour l’animation d’un réseau sur le territoire.

Vous comprendrez tous pourquoi la CGT réclame plus de transparence sur les projets du Gouvernement concernant notre établissement et considère que tous ces débats doivent avoir lieu dès maintenant dans les instances représentatives des personnels.

La CGT alerte sur le fait que cette réforme rampante organisée à partir de « micro-projets » a déjà et aura des conséquences pour tous les agents de l’INJA et l’accomplissement de leurs missions.

Elle tient à réaffirmer que :

  • L’INJA doit rester un établissement public national permettant d’offrir à tous les enfants et adolescents déficients visuels sur tout le territoire une solution adaptée au parcours scolaire en fonction des choix des parents dont certains optent pour la structure « INTERNAT »
  • L’INJA doit rester un établissement scolaire de référence et non pas devenir un établissement médico-social de plus sous la forme d’un centre ressources
  • L’INJA doit rester, de par sa nature et son histoire, financé par l’État en tant qu’École de la République et bénéficier des crédits d’assurance-maladie pour accompagner la scolarisation de notre public
  • L’INJA doit obtenir des moyens suffisants pour maintenir la qualité des missions actuelles d’enseignement et d’acquisition de l’autonomie qui y sont dispensées.

Depuis longtemps la CGT demande des moyens supplémentaires, les personnels en ont assez de suppléer aux carences par leur engagement quotidien.

Nous avons donc besoin que le projet de la tutelle soit clarifié et nous souhaitons pour cette raison que la lettre de mission confiée par la Ministre au Directeur de l’INJA soit rendue publique.

La récente venue de cette dernière à l’INJA n’a pas été pour nous rassurer sur les objectifs de la tutelle. La désinstitutionalisation est toujours la perspective principale invoquée de la réorganisation en cours.

Le fossé est immense entre l’école inclusive dont on peut rêver et les réalités que vivent les élèves et les professionnels sur le terrain. Il est pour nous inacceptable que des élèves mal préparés se retrouvent envoyés en première ligne dans une inclusion à marche forcée au sein d’une école qui n’est pas prête à les accueillir et à leur offrir des conditions de scolarisation adaptée à leurs besoins spécifiques.

Le caractère médico-social de l’établissement est sans cesse mis en avant et le versant enseignement est mis à mal, la régionalisation semble inévitable : comment dans ces conditions préserver les missions essentielles de l’établissement ?

Les personnels de l’INJA sont inquiets et ont besoin d’avoir des réponses à ces questions ! 

Les élus CGT-INJA

 

 


 

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *